1e partie accessible ici, la 2e derrière ce lien.

L’accès illimité à l’information et aux IA : une excellente nouvelle pour l’apprentissage durable

En France comme dans les autres pays des zones qualifiées de “développées”, la fracture numérique ne réside plus dans le taux d’équipement par foyer, mais par l’usage qui y est fait de ces outils : “le niveau de formation initiale et continue est déterminant dans l’utilisation de l’informatique et de l’internet. Dès lors que ces technologies concernent l’information et la communication, les dispositions cognitives initiales des individus sont de première importance.” (BEN YOUSSEF, 2004)

L’esprit critique face aux résultats d’une requête sur Youtube, le recul à prendre devant les trends TikTok ou Snapchat, les opinions radicales sans ouverture à la controverse, les fake news ou la reformulation efficace d’une demande sur un moteur de recherche : la fracture numérique relève de plus en plus de la capacité des formateurs, parents ou toute autre personne en situation de transmission à répliquer les usages et habitudes qu’ils ont développés.

Néanmoins, chacun des groupes de personnes en situation de formation sont tous dans le cadre de ce qu’ils estiment être une utilisation qualitative des outils et ressources numériques – “Les fractures numériques sont la reproduction des fractures sociales. Ce n’est pas le numérique qui crée de nouvelles inégalités, il ne fait que les prolonger et parfois même les amplifier.” (MANOUVRIER & ARCHIAS, 2020)

Là encore, le recours massif aux IA génératives bouscule les habitudes, le prompt de plusieurs lignes remplace la requête de quelques mots-clés. La pluralité des certitudes proposées par les IA bouleverse les repères durablement construits par les années de navigation : devons-nous nous satisfaire des réponses proposées par les IA, pour l’unique raison qu’elle vient développer ce que nous lui avons demandé à travers les lignes du prompt ?

Le constat est évident : le téléphone, l’ordinateur ou la tablette permettent à l’apprenant de s’immerger dans l’immensité des données accessibles. Le formateur n’est plus seul maître à bord en matière de contenus accessibles aux apprenants. 

Les tutoriels aident à reproduire, les IA aident à produire et à comprendre, les vidéos permettent d’illustrer, les médias sociaux rendent la confrontation avec ses pairs immédiate.

Le formateur n’est plus dans la posture du seul maître du savoir, s’adressant à des apprenants passifs – c’est la déconstruction du behaviorisme, conceptualisé par Burrhus Frederic Skinner dans les années 70. (BACON, 2022)

Plus la valeur “production de référence” diminue, plus la valeur “transmission adaptée” augmente. 

Poussons le raisonnement jusqu’au bout : plus les outils numériques seront présents en salle de classe, plus le rôle de transmission du formateur sera nécessaire pour un niveau d’apprentissage homogène au sein du groupe.

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